Une cellule souche est une cellule non spécialisée, indifférenciée, capable de se multiplier à l’identique, ou de se transformer en un ou plusieurs types cellulaires spécialisés de l’organisme (exemples : la peau ; le foie). Certains laboratoires utilisent des cellules souches embryonnaires dans leur recherche entraînant, de facto, la destruction des embryons. Ils interviennent directement dans la recherche et/ou concluent des partenariats avec d’autres institutions. Par exemple, Roche a signé des accords aux Etats-Unis avec l’Hôpital général du Massachussets et l’Université Harvard (Cambridge, USA), en France avec l’I-Stem. Les laboratoires justifient leur recherche sur les cellules souches embryonnaires en mettant en avant des promesses de guérison pour certains patients.
Cet objectif légitime n’en soulève pas moins des objections d’ordre éthique : dès lors que l’embryon est un être humain, est-il légitime de le détruire, même dans la perspective (encore hypothétique) de soigner des maladies graves ? Même conduit dans le respect du cadre légal, la découverte de nouveaux médicaments ne justifie pas pour autant l’utilisation de n’importe quel moyen – en l’occurrence, l’instrumentalisation et la destruction d’un embryon humain. Les laboratoires ont en commun de s’appuyer sur une autorité à géométrie variable (législation, comité d’éthique et/ou accord parental) pour légitimer l’instrumentalisation de l’embryon. L’intégrité de ce-dernier n’est plus respectée du seul fait qu’il existe, qu’il est un être humain mais sur la protection que décide de lui accorder – ou pas – un autre être humain. Sa dignité inviolable d’être humain ne repose plus sur son essence mais sur la volonté fluctuante d’un autre.
De surcroît, ces justifications avancées à la hâte nourrissent de faux espoirs chez les patients : à ce jour, aucune thérapie cellulaire à partir de cellules embryonnaires n’a donné de résultat, ni en France ni dans le reste du monde. De fait, les risques de rejet de la part du receveur sont importants et lorsque des cellules embryonnaires sont injectées dans un organe, on constate souvent une cancérisation des tissus.
Pourtant, des pratiques de recherches alternatives efficaces et ne soulevant pas d’objection d’ordre éthique existent déjà.